
Golf: Bernhard Langer va faire ses adieux aux Masters d'Augusta

L'Allemand Bernhard Langer, deux fois titré aux Masters d'Augusta, s'apprête à faire des adieux déchirants au parcours mythique de l'Augusta National Golf Club où il s'alignera jeudi pour la 41e et dernière fois.
"Vous pouvez déjà dire que ma voix se brise un peu à la simple évocation que ce sera mes derniers Masters", a-t-il lundi à la presse. "Après quatre décennies, ça va être doux-amer."
Aujourd'hui âgé de 67 ans, l'Allemand avait initialement prévu de faire ses adieux à Augusta l'an dernier, mais une rupture du tendon d'Achille avait reporté ses projets.
Il sait bien que depuis des années, il n'a plus l'âge ni la force de se montrer compétitif sur le célèbre parcours bordé d'azalées et cornouillers en fleurs. Il ne vise même pas à passer le cut au bout des deux premières journées. "Le parcours devient simplement trop long, et moi de plus en plus petit", dit-il.
Mais le plaisir l'emporte. "Il y a quelques années, a-t-il raconté, j'ai demandé au président du club s'il y avait une limite d'âge. Il m'a dit +non, vous saurez, vous, quand le moment sera venu de vous retirer. Ça dépend entièrement de vous+. Le moment est venu, je ne suis plus compétitif sur ce parcours."
Ce dernier départ va lui permettre de remonter le cours de son histoire, jusqu'en 1982, l'année où il est devenu le premier Allemand à participer aux Masters d'Augusta. Une performance de choix pour un homme né à Anhausen, un petit village dans un pays où, dit-il, le golf "n'était rien".
L'histoire n'allait pas s'arrêter là puisque, trois ans plus tard, il avait triomphé à Augusta, s'arrogeant le droit de porter la veste verte réservée aux vainqueurs. En 1993, il avait récidivé.
Ses souvenirs l'emporteront-ils ? Langer confie n'avoir pas la moindre idée de ce que seront ses réactions. "D'ordinaire, je suis plutôt bon, j'arrive à compartimenter, donc quand je suis en lice, mon esprit passe en mode compétiteur", rappelle le golfeur qui fut le premier numéro un mondial (le classement n'existait pas avant).
"J'espère que je pourrai me contrôler jusqu'au 18e tour, mais je n'ai aucune garantie", prévient-il.
V.J. Coelho--JDB