
Trump souffle le chaud sur la Fed et la Chine

Donald Trump a assuré mardi qu'il ne comptait pas limoger le chef de la Fed et annoncé une baisse "substantielle" des droits de douane avec la Chine, soulageant ainsi les marchés mondiaux effrayés par ses politiques agressives.
La petite phrase du président américain sur les surtaxes pointait vers une ouverture en hausse des marchés asiatiques mercredi, après le plongeon des dernières semaines.
D'autant que Donald Trump a déclaré qu'il "n'avait pas l'intention" de renvoyer le président de la banque centrale américaine, après que ses virulentes critiques contre Jerome Powell ont fait tanguer les marchés financiers.
En marge d'une cérémonie à la Maison Blanche, M. Trump a reconnu devant la presse que les surtaxes de 145%, qu'il a lui-même imposées à Pékin, étaient "très élevées" et qu'elles allaient "baisser de façon substantielle".
"Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre", a-t-il dit, ajoutant toutefois que "l'on ne reviendra pas à zéro".
"Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qui se passe", a ajouté le milliardaire républicain à propos des Chinois.
"Au bout du compte, il faudra qu'ils arrivent à un accord, parce que sans ça, ils ne pourront plus commercer avec les Etats-Unis", a-t-il averti.
"C'est nous qui fixerons les termes de l'accord et ce sera un accord équitable. Je pense que c'est un processus qui va aller assez vite", a-t-il pronostiqué.
- Comme un embargo -
Donald Trump a imposé début avril des droits de douane punitifs à tous les partenaires des Etats-Unis, particulièrement en Europe et en Asie, provoquant une tempête sur les marchés mondiaux, avant de ramener une semaine plus tard les surtaxes à 10% pour tous, à l'exception de la Chine, première puissance commerciale mondiale.
Avec ce pays, les droits de douane additionnels atteignent à présent le montant prohibitif de 145%. En représailles, Pékin a imposé des surtaxes de 125% sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.
Alors que Pékin n'a pas confirmé des discussions avec Washington, le ministre américain des Finances a aussi soufflé le chaud mardi.
Lors d'un échange à huis clos organisé par la banque JP Morgan Chase à Washington, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a estimé que la situation actuelle n'était pas tenable pour les deux pays, a rapporté à l'AFP une source présente dans la salle.
Le ministre a considéré que les surtaxes agissaient comme un embargo commercial bloquant les échanges de biens de part et d'autre.
La porte-parole de l'exécutif américain, Karoline Leavitt, a affirmé pour sa part que les discussions pour trouver un accord commercial avec Pékin avançaient "très bien".
- "Intimidation généralisée" -
Loin de vouloir calmer le jeu avec l'administration Trump, la Chine a appelé mardi le Royaume-Uni et l'Union européenne à défendre le commerce mondial face à l'offensive américaine.
"Dans le contexte actuel d'intimidation unilatérale généralisée, la Chine et le Royaume-Uni ont la responsabilité de protéger l'ordre commercial multilatéral", a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à son homologue britannique David Lammy lors d'un appel téléphonique, selon un communiqué de son ministère.
Lors d'un autre appel, le diplomate chinois a déclaré à son homologue autrichienne que l'UE devrait elle aussi "défendre d'un commun accord" le commerce international.
"La Chine et l'UE devraient assumer des responsabilités internationales, défendre d'un commun accord le système de commerce multilatéral et travailler ensemble pour construire une économie mondiale ouverte", a déclaré Wang Yi à Beate Meinl-Reisinger.
D. Barbosa--JDB