Chez Renaissance, les appels feutrés à l'unité du bloc central
Les principaux dirigeants du bloc central, de Gabriel Attal à François Bayrou en passant par Édouard Philippe, ont fait scène commune dimanche, rivalisant d'appel à l'unité mais évitant les sujets qui fâchent, la désignation d'un candidat à l’Élysée ou la fusion Renaissance-MoDem évoquée par Élisabeth Borne et par le Premier ministre.
Gabriel Attal, qui organise à la Cité du Cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) son premier grand évènement depuis son élection à la tête de Renaissance en décembre, a convié ses principaux partenaires du camp présidentiel pour une table-ronde.
Ce meeting coïncide avec le rassemblement convoqué par le RN dimanche à Paris pour soutenir Marine Le Pen après sa condamnation judiciaire.
Face "aux extrêmes", "ne nous contentons pas d'être une digue, ne nous contentons pas de résister". "Redevenons une force d'attraction dans le débat public. Passons du bloc central à la dynamique totale pour les élections municipales, pour toutes les échéances qui suivront", a plaidé le patron de Renaissance.
Après avoir dressé un sombre tableau des relations internationales et de la situation française, François Bayrou a lui aussi exhorté le camp présidentiel à l'unité.
"Il y a des sensibilités différentes qui ont toutes choisi de se réunir pour redresser le pays. Elles l'ont fait en 2017, elles l'ont fait en 2022. Elles doivent continuer à le faire aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre.
"Nous voulons travailler avec toutes les sensibilités du peuple français, toutes celles qui respectent le droit, la justice et les valeurs des droits de l'homme que nous avons défendues dans le cadre européen", a insisté M. Bayrou.
-Candidat commun avec LR ?-
Le chef du gouvernement n'a pas évoqué sa volonté de voir fusionner Renaissance et son parti, le MoDem, comme il l'a dit dans un entretien au Parisien, après que l'hypothèse a été évoquée par Elisabeth Borne.
La ministre de l'Education, présidente du Conseil national de Renaissance --sorte de parlement du parti-- a suscité, mezza vocce, des critiques en interne. "Une démarche pour savonner la planche d'Attal à la veille du meeting", juge un adhérent du parti.
Déjà candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe a plaidé pour "une base large et un projet clair".
"Nous ne pourrons prévaloir qu'avec une base plus large". "Le bloc central (...) a vocation à devenir un bloc républicain et démocrate", un rassemblement allant "de la droite conservatrice à la social-démocratie", a expliqué le maire du Havre.
Le président d'Horizons, parti qu'il a fondé en 2021, s'est d'ores et déjà lancé dans une série de meeting pour distiller sa méthode et son calendrier. Le prochain est prévu le 17 mai à Marseille.
Proche d’Édouard Philippe - il s'est exprimé lors de son dernier meeting à Lille - mais membre de Renaissance, Gérald Darmanin s'est prononcé pour une candidature commune du bloc central et des Républicains (LR) pour l’Élysée.
"Je constate qu'il manque une chaise. Il faudra bien que les Républicains, un jour, fassent des meetings en commun avec nous. Parce que si nous sommes plusieurs candidats à la présidentielle, nous ne serons pas au second tour". "Je dis aussi à Laurent Wauquiez, je dis aussi à Bruno Retailleau que leur place est parmi nous", a lancé le Garde des sceaux, sans mentionner l'hypothèse d'une primaire qu'il a récemment évoquée dans la presse.
Le président de l'UDI, Hervé Marseille, a plaidé pour la plus large unité dès les élections municipales de mars 2026. "Quand on est à Toulon face au RN, quand on est à Roubaix face à LFI, il n'y a qu'une seule solution, c'est de se rassembler le plus fortement possible, le plus concrètement possible et même aller au-delà, aller au delà de notre rassemblement", a expliqué le sénateur des Hauts-de-Seine.
J.L. de Oliveira--JDB