
Le Hamas dit avoir perdu le contact avec le groupe détenant un otage israélo-américain

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé mardi avoir, après une frappe israélienne à Gaza, "perdu le contact" avec le groupe détenant l'otage israélo-américain Edan Alexander, dont la libération serait prévue dans la dernière proposition israélienne de trêve.
Dans le même temps, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé devant ses troupes lors d'un déplacement dans le nord de Gaza, que "le Hamas continuera de subir coup après coup". "Nous insistons pour qu'ils libèrent nos otages (...)", a-t-il dit selon son bureau.
Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens suivis d'une offensive terrestre dans la bande de Gaza, où son armée cherche à étendre son contrôle. M. Netanyahu estime qu'une pression militaire accrue était le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages.
Ces derniers ont été enlevés lors d'une attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza. Sur les 251 personnes prises en otage, 58 sont toujours retenues à Gaza dont 34 mortes selon l'armée.
"Nous avons perdu le contact avec le groupe détenant le soldat Edan Alexander après un bombardement qui a visé l'endroit où ils se trouvaient et nous continuons à tenter de les joindre", a indiqué Abou Obeida, le porte-parole de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, dans un message sur Telegram.
Il s'agit du seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu à Gaza. Le Hamas a diffusé une vidéo de lui samedi.
- Proposition de trêve -
Les Brigades Ezzedine al-Qassam ont ensuite diffusé une vidéo montrant des combattants portant des cercueils. "Vos dirigeants ont signé la décision d'exécuter les prisonniers à Gaza", est-il écrit en sous-titre.
L'annonce du Hamas est intervenue après qu'un de ses dirigeants avait indiqué mardi que le mouvement allait "très probablement" répondre "d'ici 48 heures" à une proposition israélienne de cessez-le-feu, impliquant une libération des otages.
Le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, a dit avoir reçu, via les médiateurs égyptiens, la proposition israélienne.
Lundi, un autre responsable du Hamas a indiqué qu'Israël demandait le retour de dix otages vivants en échange d'une trêve d'"au moins 45 jours", de la libération d'un total de 1.231 prisonniers palestiniens détenus par Israël et d'une autorisation de faire entrer de l'aide humanitaire dans Gaza.
Selon lui, Israël exige "en signe de bonne volonté" le retour, au premier jour de l'accord, de l'otage Edan Alexander, qui a eu 21 ans en captivité.
D'après ce même responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat, la proposition israélienne évoque aussi une "fin permanente à la guerre" qu'Israël conditionne au désarmement du Hamas, "une ligne rouge non négociable" pour le mouvement.
Israël ne s'est pas exprimé sur le contenu de cette proposition.
- 51.000 morts à Gaza selon le Hamas -
Une trêve, entre le 19 janvier et le 17 mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la sortie d'environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.
Mardi, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé qu'au moins 1.630 Palestiniens avaient été tués depuis le 18 mars.
Ce qui porte selon lui à 51.000 le nombre de morts à Gaza depuis le début, il y a 18 mois, de l'offensive dévastatrice d'Israël en riposte à l'attaque du 7-Octobre.
Lundi, l'ONU a averti que la bande de Gaza traversait "probablement la pire" situation humanitaire depuis le début de la guerre, Israël bloquant l'entrée de toute aide sur le territoire.
La petite enclave où s'entassent 2,4 millions d'habitants déplacés plusieurs fois souffre d'une pénurie de nourriture, d'eau, de carburants et d'autres produits de première nécessité, selon le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Sur un autre plan, M. Netanyahu a dit au président français Emmanuel Macron, lors d'un entretien téléphonique mardi, que l'établissement d'un Etat palestinien serait "une énorme récompense pour le terrorisme".
M. Macron a dit avoir plaidé pour la réouverture d'"une perspective de solution politique à deux Etats" pour régler le conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies.
E. da Cruz--JDB